Après nos 2 jours tranquilles à Popayan, nous avons décidé de nous diriger vers le désert de Tatacoa. Un peu excentré, il faut faire beaucoup de transports pour y arriver. Après une journée entière de bus nous arrivons donc sur place. Nous avions choisi de dormir directement dans un des logements situé dans le désert, et non pas dans le village de Villavieja à 15min de là. Après avoir regardé sur pas mal de blogs, nous avions souvent vu revenir le nom de l’auberge « Noches de Saturno », et avons donc décidé d’y poser nos sacs. Heureusement pour nous il restait quelques chambres, mais de toute façon il y a beaucoup d’autres auberges dans le coin, qui ne sont pas forcément référencées sur internet. Afin de réduire les frais nous partageons la chambre avec Marzena, une polonaise rencontrée dans le 4×4. L’auberge fait également office de restaurant, ce qui est assez pratique lorsqu’on se retrouve au milieu du désert !
Quand t’es dans le désert…
Le lendemain matin 06h, nous sommes soudainement réveillés par ce qui nous semble être des rires d’enfants. Mais que font-ils à jouer dehors à cette heure si matinale ?? Au bout de quelques minutes nous comprenons qu’il s’agissait en fait… de 3 perroquets en pleine conversation matinale ! L’un d’eux s’est d’ailleurs mis à répéter en boucle « Tiene Cacao ? ». Traduction : « avez-vous du cacao ? ». Ah l’addiction au chocolat… Nous assistons à une bataille entre les 3 oiseaux, et Florian en voulant en aider un tombé au sol se fera d’ailleurs sévèrement taillader le pouce… En voilà une façon de remercier quelqu’un qui vous aide !
Profitant de la fraicheur de la matinée, nous partons dans la foulée nous balader dans le désert de Tatacoa. Le sentier débute juste à côté de l’auberge, et le tour se fait en 1h30 environ. Nous sommes quasiment tous seuls sur tout le chemin, et pouvons profiter tranquillement des paysages. Les quelques nuages dans le ciel nous empêche de mourir de chaud : ça tape fort ici ! Le désert est vraiment particulier, on a d’ailleurs du mal à le qualifier comme tel avec toute la verdure autour de nous. Les différentes couches de roches rouge et orange créent un dégradé vraiment beau, on se croirait dans le far-west américain.
Après le retour, nous rentrons tranquillement à l’auberge où nous passons l’après-midi à l’ombre en attendant que les grosses chaleurs passent. Nous ressortons en fin de journée pour aller voir le coucher de soleil sur le désert, puis tentons d’aller faire le tour d’observation des étoiles une fois la nuit tombée. Comme au désert d’Atacama au Chili, Tatacoa est un lieu propice à l’observation du ciel. Malheureusement pour nous, comme au Chili, la chance n’est pas de notre côté : le temps est couvert, et le tour est donc annulé pour la soirée. Dommage ! Nous aurons quand même le droit à quelques explications de la part du guide. Un petit avant-goût de ce que nous aurions pu voir !
Le pire trajet du voyage
Après une nuit entière sous les trombes d’eau et avec une petite inondation dans la chambre, nous nous réveillons le matin de la 2ème nuit, prêts à de nouveau affronter une longue journée de transport.
Nous prenons donc un tuk-tuk jusqu’au village de Villavieja à 15min de là, puis un taxi/4×4 jusqu’à Neiva, et enfin nous réservons un bus qui part dans la foulée et qui devrait nous amener directement dans la grande ville de Armenia, d’où nous n’aurons plus qu’à prendre un dernier bus pour arriver à notre prochaine destination : Salento et la région du café.
Malheureusement, les choses ne se sont pas du tout passées comme prévu… Dans notre mini-bus Neiva -> Armenia, au bout de 2h de route, notre chauffeur s’arrête soudainement sur le côté. Sur le coup, nous pensions tous qu’il voulait juste checker quelque chose sur son téléphone. Florian et moi étions juste derrière le chauffeur, et nous le voyions tout d’un coup s’écrouler sur les passagers assis à côté de lui, puis se mettre à convulser. Gros coup de stress, tout le monde panique et Florian se réveille en sursaut de sa sieste. Le groupe de personnes âgées avec qui nous faisions le trajet sort immédiatement du mini-van pour aller prier à l’ombre d’un arbre, pendant que Florian et un autre monsieur du bus s’occupent du chauffeur. Sur le coup, nous avons tous cru à une attaque, sauf que fort heureusement le conducteur semble encore respirer, mais est inconscient. Ses yeux sont révulsés, il convulse et crache entre autre du sang. Florian applique les gestes de premier secours pendant que je demande aux gens autour de moi d’appeler les secours. Sauf que personne ne semble connaître le numéro ou avoir de portable ! Au lieu de ça, plein de monde s’arrête sur la route à côté de nous pour venir voir ce qu’il se passe, et certaines personnes croyant bien faire essayent d’aider Florian, mais lui complique plus la tâche qu’autre chose (essayant de le remettre sur le dos alors que Florian l’avait mis en PLS, vouloir lui donner à boire alors qu’il vomissait encore…). On devine assez vite que personne n’a trop de formation aux premiers secours ici… Son état d’inconscience aura duré une dizaine de minutes (ce qui nous a semblé être une éternité), puis celui-ci s’est mis à ronfler très fort et s’est enfin réveillé, tout en restant extrêmement faible.
Pendant ce temps, un autre bus s’était arrêté en bord de route, et un des 2 conducteurs a pris le volant de notre mini-bus pour nous ramener à la ville la plus proche, avec nous tous à l’intérieur + le chauffeur à peine réveillé… Une grosse erreur selon nous car entre temps les secours avaient été appelés et se dirigeaient déjà vers nous. L’état du chauffeur n’était vraiment pas encore au top, il aurait pu lui arriver de nouveau quelque chose entre temps… Arrivés à la ville la plus proche, ce dernier semble aller un peu mieux mais nous assistons à une scène totalement irréelle : celui-ci reprend le volant de son mini-bus et s’en va de son côté !! Nous avons bien essayé de l’en dissuader mais rien à faire… On espère qu’il s’est ensuite dirigé vers l’hôpital le plus proche, mais en y repensant, nous ne sommes pas sûr que cela était vraiment son souhait… : quels sont les assurances maladies au Colombie? Devra-t-il tout payer de sa poche ou même perdre son travail à cause de ça ? Plusieurs hypothèse qui nous font penser que cet accident sera ensuite passé sous silence..
Avec tous les symptômes, nous penchons pour la possibilité d’une crise d’épilepsie, mais apparemment c’était la première fois qu’une chose comme ça lui arrivait… Au final nous ne savons pas ce qui est advenu du chauffeur, même si nous étions quand même bien rassurés de l’avoir vu reprendre ses esprits. Disons que nous n’étions vraiment pas prêts à voir quelqu’un faire un arrêt cardiaque sous nos yeux… Et puis si il n’avait pas eu le réflexe de s’arrêter sur le bas-côté 30 secondes avant, c’était le crash assuré, lancés à 100km/h dans une ligne droite… ça aurait pu donc tourner bien plus mal que ça, et on remercie donc notre bonne étoile sur ce coup-la !
Après ça, nous reprenons un bus qui nous avance vers notre destination finale (aucune référence au film…), mais nous serons obligés de prendre 7 bus différents pour finalement arriver à Salento vers 20h le soir… 11h de trajet et pas mal de stress plus tard, nous voici enfin dans la région du café, où nous allons pouvoir un peu nous poser pendant les jours à venir.
Tatacoa nous aura donc fait faire un sacré détour, et surtout vivre des aventures que nous ne sommes pas prêts d’oublier… En y réfléchissant, pas sûrs que nous referions tout ce chemin pour juste une journée sur place, bien que le désert était très beau (ou bien nous en profiterions pour visiter d’autres choses dans le coin, comme la ville de San Augustin). Nous ne regrettons quand même pas d’avoir vu ces beaux paysages, même si voir les étoiles le soir-même aurait été un gros plus !
Nos articles sur la Colombie :
- Ipiales et Popayan ; Arrivée en Colombie !
- Le désert de Tatacoa
- Salento et la région du café
- Medellín et Guatapé
- Carthagène des Indes, la plus belle ville de Colombie !
- Santa Marta et le Parc Tayrona
- Bilan de la Colombie
Coin pratique
1 euro ~ 3500 COP (colombian pesos)
Bus Popayan – Neiva : 55.000 COP par personne, avec Cootranshuia. Les bus partent à 09h ou 12h et mettent environ 7h.
Taxi 4×4 Neiva – Tatacoa : toutes les 30min depuis la gare. 15.000 COP par personne, 1h de trajet
Tuktuk Tatacoa – Villavieja : à réserver via l’auberge. 15.000 COP pour 2.
Taxi 4×4 Villavieja – Neiva : toutes les 30min depuis la place centrale. 7.000 par personne.
Bus Neiva – Armenia : 50.000 par personne. Normalement direct en 6h si tout va bien…
Bus Armenia – Salento : départs fréquents. 1h de bus. 4500 COP par personne.
Sortie étoile : 10.000 COP par personne.
Logements :
Hostel Noches de Saturno : 30.000 COP par personne la nuit en chambre avec salle de bain . Hamac à 12.000 par personne. Restaurant sur place pour environ 11.000 le plat. A 5min à pied du désert. (autres hôtels moins chers à côté)