Semaine de volontariat au sanctuaire animalier de Cochahuasi

Lors de notre passage à Cusco, nous en avons profité pour faire une semaine de volontariat au sanctuaire animalier de Cochahuasi, à 20km de la ville. Nous en avions entendu parler via d’autres voyageurs rencontrés lors de notre trek dans le canyon del Colca. Nous qui souhaitions profiter de notre voyage pour faire un peu de bénévolat, c’était l’occasion parfaite. Certes cela nous enlevait 1 semaine de voyage au Pérou, mais ce n’est pas grave, nous pourrons revenir une autre fois.

Le sanctuaire Cochahuasi accueille des animaux issus du trafic illégal ou du braconnage, et a pour vocation de les soigner puis de les relâcher dans la nature dans les cas où cela est possible. Le refuge ne vit que des dons et des entrées des visiteurs (le prix d’entrée est fixé à 2,5 euros avec visite guidée inclue), donc toute aide est la bienvenue ! Nous avons choisi d’y rester 1 semaine car c’est ce que notre planning nous permettait, mais il est possible d’y rester bien plus longtemps. Quelque que soit la durée du volontariat, une participation de 50$ par personne est demandée. Ça peut paraitre un peu étrange de payer pour faire du bénévolat, mais cela permet de participer aux frais de nourriture des animaux, et permet au refuge de continuer son activité. Avec ça, nous avions un logement fourni pour 20S (5euros) la nuit juste à côté du centre, et les repas du midi inclus. Le logement restait assez simple (pas d’eau chaude, ni de Wifi, et une propreté un peu aléatoire…), mais pour 1 semaine c’était largement suffisant pour nous.

Dès notre arrivée, nous avons été pris en charge par Albert, un des responsables du site, et nous avons eu le droit à une petite visite guidée afin de nous familiariser avec les animaux. Au niveau des horaires nous étions assez libres, mais grosso modo nous faisions 08h30-17h tous les jours, avec un jour de pause au milieu qui nous a permis de rentrer à Cusco faire quelques courses.

Ci-dessous une petite présentation des pensionnaires du refuge, et des activités que nous avons pu faire en rapport avec chacun d’entre eux :

Les félins

  • Les pumas, au nombre de 3. Deux d’entre eux ont été récupérés dans une boite de nuit à Lima, où ils étaient drogués, maltraités, et servaient de « mascotte » et d’attraction… On leur avait également retiré les griffes et limé les dents…  Le 3ème, « Mufasa » est né en captivité. Ils ont trop été habitués à la présence de l’homme et ne pourrons donc jamais être relâchés dans la nature. Ils ne sont pas très agressifs, et nous sommes même rentrés dans leur cage dès le premier jour pour la nettoyer, sous le regard curieux des 3 gros félins !
  • Les chats sauvages. Il y en a deux dans le centre. Ce sont des espèces en voie de disparition, souvent chassées pour leur fourrure qui se revend très cher. Assez discrets, nous n’avons pas beaucoup eu d »interaction avec eux. Et ce n’est pas plus mal, car les griffures peuvent s’infecter très rapidement à cause de germes présentes dans leurs griffes. Cela leur permet d’affaiblir leur proie une fois attrapée.
  • Marguay ! Notre chouchou. Arrivé 3 semaines auparavant, c’est comme son nom l’indique un félin de type marguay. C’est encore un bébé de 8 mois, et il a été amené ici car une famille l’avait pris comme animal de compagnie et ne souhaitait plus s’en occuper car il grandissait trop vite… Marguay étant tout nouveau pensionnaire ici, il  n’avait donc pas encore d’enclos prévu pour lui. En attendant, il était donc dans une pièce que nous avons aménagé afin qu’il s’y sente le mieux possible. Nous lui avons construit un grand arbre à chat, qu’il était tout content de pouvoir escalader ! Comme c’est encore un bébé, il était donc très joueur et dès que nous rentrions dans sa cage, son jeu préféré consistait à nous sauter sur la tête depuis son grand arbre à chat… Ses petites griffes et ses dents pointues étaient quand même déjà bien développées, et il fallait mieux éviter d’avoir les bras nus pour jouer avec lui sous risque de se retrouver avec pas mal de petites griffures ^^.

Les singes

Le sanctuaire compte actuellement 4 singes, tous d’une espèce différente : Maruja le singe-araignée (très grand et impressionnant lorsqu’il se mettait sur ses 2 pattes arrières), Goofy Bibi le saïmiri trop mignon, Sara le singe-lion (une femelle en chaleur qui n’acceptait aucune autre présence féminine dans sa cage sous peine de morsure !) et un capucin dont le nom nous échappe… Tous sont plutôt joueurs, et mieux vaut ne pas trop avoir d’accessoires sur soi quand on rentre nettoyer leur cage. Autrement, c’est parti pour 5 minutes de cache-cache pour récupérer ses affaires ^^. Tous ont été ramenés au sanctuaire car ils servaient d’animal de compagnie et leurs propriétaires ne savaient plus quoi en faire…

Les oiseaux

  • Les condors : les stars du sanctuaire ! La plupart des condors présents au sanctuaire ont été sauvés du braconnage. En effet, leurs plumes servent à des rites chamaniques, du coup ils sont bien souvent chassés pour cela, et les plumes se vendent très cher au marché noir ! En liberté, un condor vole en moyenne 300km par jour. Très régulièrement, les membres du centre les forcent donc à voler dans la cage pour ne pas qu’ils perdent cette habitude. C’était vraiment très impressionnant de les voir de si proche : on se rend vraiment compte de leur taille et de leur envergure (surtout quand le soleil apparait : ils déploient leurs ailes pour faire le plein de vitamine D!). C’est tout de même le 2ème plus grand oiseau du monde après l’albatros. Ce sont des charognards (ils ne se nourrissent que d’animaux morts), et peuvent vivre jusqu’à 80 ans ! Le plus vieux pensionnaire du centre a d’ailleurs presque 75 ans ! Leur espèce est également en voie de disparition car leur reproduction est très compliquée : ils n’ont qu’un œuf tous les 2 ou 3 ans et chaque condor n’a qu’un seul partenaire dans sa vie !
  • Les perroquets, arras, et autres perruches. Là aussi Florian et moi avons pas mal travaillé à l’aménagement de leur cage, afin de rendre leur habitat plus joli et plus agréable. On a donc passé une matinée entière à aller chercher du bois dans la forêt d’à côté ! Seul petit problème : ça hurle ces bêtes là, et ça fait bien mal à la tête au bout de quelques minutes à peine ! L’un d’entre eux parlait même espagnol, et saluait les employés d’un très net « Hola » à chaque fois que quelqu’un rentrait dans la cage.
  • Les aigles et les faucons. La plupart d’entre eux ont été utilisés dans des spectacles de fauconnerie, où ils étaient maltraités et sur-nourris. Deux d’entre eux étaient également borgne, et une opération était prévue dans les prochaines semaines pour les soigner.
  • Le toucan : avec son bec cassé, celui-ci n’est plus à même de se nourrir tout seul, et donc ne peut pas vivre à l’état sauvage. Là aussi une opération est bientôt prévue pour lui permettre de manger correctement à nouveau.

Les camélidés

En Amérique du Sud, on répertorie 4 sortes de camélidés : les vigognes et les guanacos, tous les 2 vivants à l’état sauvage, et les lamas et les alpagas, domestiqués par l’homme. Ces deux derniers ont été « créés » par l’homme il y a des centaines d’années en faisant des croisements entre vigognes et guanacos.

Le centre héberge des lamas et des alpagas, utilisés pour tondre la pelouse et dont la laine est utilisée par une dame du centre pour faire des tissus; et 6 vigognes. Sous leurs airs tout mignon, ces dernières sont en fait très territoriales et hyper agressives lorsque l’on s’approche de leur enclos ! J’en ai d’ailleurs fait les frais en voulant prendre une photo un peu trop proche : d’un coup, la vigogne a passé son long cou à travers le grillage et m’a méchamment mordu à la cuisse ! Pas de gros bobos, mais un beau bleu qui a mis presque 10 jours à partir. Comme ses cousins lamas et alpagas, la vigogne a aussi une sale tendance à cracher, mieux vaut donc garder ses distances.

La fourrure de la vigogne est considérée comme la plus chère au monde, et bien que la tonte obéisse normalement à des règles très strictes, il y a malheureusement beaucoup de braconnage afin de revendre leur fourrure au marché noir…

Les autres à 4 pattes !

  • Les coatis. Ne pas se fier à leur air tout mignon… ce sont des bestioles assez agressives !! Nous en avions déjà rencontré lors de notre passage aux chutes d’Iguazu en Argentine, et on savait donc un peu à quoi s’en tenir avec eux. Matin et soir, les nourrir relevait de l’expédition : pendant qu’une personne les distrayait, une autre rentrait rapidement dans la cage pour y déposer le plateau repas, en faisant assez vite pour ne pas se faire attaquer par les coatis ! Pour l’anecdote, le café le plus cher du monde sont les graines qui ont été digérées et déféquées par les coatis ! Miam !
  • Les ours à lunette. Le refuge en compte également 3 individus : le premier a été trouvé sans sa mère dans la forêt, le 2ème servait d’animal de foire, et le 3ème s’approchait beaucoup trop souvent d’un village pour jouer avec les enfants, et pouvait donc devenir un danger potentiel. Tous sont nourris 3 fois par jour à coup de fruits frais, de lait et d’avoine. Pour les nourrir c’est à chaque fois un peu la course : il faut les distraire avec un épi de mais, et pendant qu’ils mangent se dépêcher d’aller nettoyer la cage et de leur servir la nourriture dans leurs gamelles. Non pas qu’ils puissent être dangereux, mais ils ont été tellement habitués à l’homme qu’ils ont tendance à vouloir venir jouer avec nous. Et une grosse bête de 100kg comme ça, ça peut être un peu brutale quand ça vous saute dessus !
  • Les tortues. Le sanctuaire en compte 6. Elles ont été trouvées dans une poubelle alors que leur propriétaire essayait de s’en débarrasser, ne sachant plus quoi en faire… Une fois tous les 2 jours, nous devions les nourrir avec de la laitue et de la pastèque. Et comme elles ne peuvent pas manger toute seule, il fallait s’armer de beaucoup de patience pour toutes les faire manger une par une !
  • Un renard, assez sauvage et que nous n’avons jamais approché. Lors de notre dernier jour au centre, celui-ci a réussi à s’échapper et s’est retrouvé dans l’enclos des condors. Pour se défendre, ces derniers ont alors commencé à l’attaquer, et il a fallu rapidement intervenir pour endormir le renard et le remettre dans sa cage. Un beau petit coup de stress pour toute l’équipe et pour la vétérinaire !
  • Bambi, un petit bébé faon de 3 mois, qui devait être nourri matin, midi et soir au biberon. Malheureusement, comme dans le dessin animé, il a été recueilli ici car sa maman a été tué par des chasseurs.
  • Plusieurs chiens, dont 2 de la race péruvienne, appelés « chiens nus du Pérou ». Comme leur nom l’indique, ils n’ont pas de poil, exceptés sur le crane, ce qui forme un crête. Un d’entre eux avait également un problème génétique le privant de ses dents ! Il n’était donc pas capable de retenir sa langue dans sa gueule, et celle-ci glissait tout le temps sur le côté de sa mâchoire… Sans leurs poils, ils sont très sensibles au froid, et était donc tous les jours habillés d’un petit pull !

Et voilà pour le tour des animaux ! Globalement, nous occupions bien nos journées entre nettoyage et aménagements des cages, et préparation des repas matin et soir. Bien sûr, comme nous n’avons pas de compétences vétérinaires, nous n’avons pas trop pu aider aux soins, et avec une seule vétérinaire pour tout ce joli monde, ce ne serait pas de trop ! Nous remercions encore de tout cœur toute l’équipe du centre qui nous a formé pendant cette semaine, et les autres volontaires avec qui nous avons travaillé. C’était une très belle expérience que nous avons vécu, très enrichissante, et nous avons beaucoup apprécié nous sentir « utile ». Nous nous sommes régalés à aménager les logements des oiseaux et du marguay ! Ce n’est pas un travail facile, et le sanctuaire fait ce qu’il peut avec les moyens du bord, donc si vous passez dans le coin et souhaitez donner un coup de main, votre aide sera très certainement la bienvenue !

Après cette semaine, nous sommes retournés 1 nuit à Cusco avant de partir dans le nord du pays, à Trujillo ! (voir article sur Cusco).

Nos articles sur le Pérou : 

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